Internet
Les dirigeants parisiens appellent à protéger les enfants en ligne
Les géants de l’Internet, dont les applications de médias sociaux Instagram, Facebook, Twitter et Snapchat, se sont joints à plusieurs dirigeants mondiaux pour lancer un appel mondial à mieux protéger les enfants en ligne lors d’un sommet à Paris jeudi.
L’appel, lancé par la France et l’UNICEF, l’agence des Nations Unies pour la protection de l’enfance, reconnaît que « dans l’environnement numérique, les enfants peuvent être confrontés à des contenus préjudiciables et violents et à des manipulations d’informations. Tout comme les adultes, les enfants ont des droits à la vie privée, qui doivent être respectés. «
Le texte énumérait également des « menaces amplifiées par la technologie », notamment la cyberintimidation, les abus sexuels, la prostitution, la traite des êtres humains, la violence sexuelle et sexiste ou la radicalisation violente en ligne.
« Nous appelons tous les gouvernements, les fournisseurs de services en ligne et les organisations concernées à défendre les droits des enfants dans l’environnement numérique », a-t-il déclaré.
Les signataires incluent Amazon, Google et YouTube, Facebook et la société mère d’Instagram, Meta, Microsoft, Snapchat et Twitter. L’appel a également été rejoint par huit pays dont la France, l’Italie, l’Argentine, la Jordanie et le Maroc, mais pas les États-Unis.
Une trentaine de chefs d’État et de gouvernement et la vice-présidente américaine Kamala Harris participaient au Forum de Paris sur la paix qui s’est ouvert jeudi. Le sommet, organisé à la fois en personne et en ligne, rassemble des dirigeants mondiaux, des PDG, des ONG et d’autres pour discuter de problèmes mondiaux tels que le climat, la pandémie de COVID-19 et la transition numérique.
Macron a présidé la session sur les droits de l’enfant en présence de la PDG de YouTube, Susan Wojcicki.
« Nous devons réglementer les contenus et les outils d’autorisation pour qu’un enfant de 8 ans, de 10 ans, de 15 ans (…) ne puisse pas être exposé à tous les contenus sans règles », a déclaré Macron. Cela doit passer par le contrôle parental installé par défaut sur certains outils, a-t-il déclaré. Il a également insisté sur la nécessité d’éduquer les enfants sur les risques des réseaux sociaux.
Macron, Harris, la présidente de la Commission européenne Ursula Von Der Leyen et le Premier ministre canadien Justin Trudeau ont également participé à une autre table ronde sur la réglementation du domaine numérique, aux côtés du président de Microsoft, Brad Smith. Harris a annoncé que les États-Unis se joignaient à l’Appel de Paris lancé en 2018 pour améliorer la sécurité et mieux réguler le cyberespace.
Depuis des années, les défenseurs des droits des enfants exhortent les géants de l’Internet à prendre des mesures pour mieux protéger les enfants.
Le mois dernier, les révélations de la dénonciatrice Frances Haugen au sujet d’études internes de Facebook sur les méfaits d’Instagram sur les adolescents ont intensifié les inquiétudes des parents concernant la populaire application de partage de photos.
Justine Atlan, responsable de « E-Enfance », groupe de défense de la protection des enfants sur Internet, a participé au Forum de Paris sur la paix.
« Nous pouvons construire beaucoup d’outils… mais toutes ces fonctionnalités sont inutiles car les enfants mentent sur leur âge. Pour moi, c’est le gros problème », a-t-elle déclaré. « C’est pourquoi je pense que nous devons tous travailler ensemble et trouver des solutions. »
Nora Fraisse, responsable d’une association française de lutte contre le harcèlement scolaire, a salué « un moment clé » qui met « une pression internationale » sur les géants de l’internet.
Fraisse a fondé « Marion La Main Tendue » (« Marion la main tendue ») après que sa fille, Marion, se soit suicidée à l’âge de 13 ans parce qu’elle était harcelée à l’école.
« Ceux qui répandent la haine via leurs tuyaux ont une part de responsabilité », a-t-elle déclaré à propos des applications de médias sociaux populaires comme TikTok, Instagram et Snapchat. La cyberintimidation et l’intimidation à l’école sont souvent interconnectées.
Fraisse a déclaré que les sociétés de médias sociaux devraient demander une preuve d’identité dans un premier temps et avoir un meilleur contrôle sur le contenu publié.
Les sociétés de médias sociaux ont généralement interdit aux enfants de moins de 13 ans de s’inscrire à leurs services, bien qu’il ait été largement documenté que les enfants s’inscrivent quand même, avec ou sans la permission de leurs parents.
Fraisse, qui parle dans les écoles des risques en ligne, a également appelé à mieux éduquer les enfants et les parents sur ces questions.
Elle a cité une étude nationale que son association a commandée cette année qui a montré que la proportion de ceux qui ont tenté de se suicider est plus élevée parmi les enfants victimes d’intimidation à l’école (12 %) que dans la population générale (7 %).
Rejoindre les médias sociaux avant l’âge de 11 ans est associé à des comportements numériques problématiques
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Citation: Les dirigeants de Paris appellent à protéger les enfants en ligne (2021, 11 novembre) récupéré le 11 novembre 2021 sur https://techxplore.com/news/2021-11-leaders-paris-children-online.html
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